Je me souviens, c’était une exposition d’art sur Turner. Il n’y avait pas trop de monde, car l’on devait réserver à l’avance. Ses tableaux magnifiques renvoyaient une belle lumière! J’ai pris quelques photos de ces tableaux monumentaux. Un tableau pouvait éclairer toute une pièce. C’est comme si les couleurs se fondaient les unes avec les autres. La magie des détails opérait également. La plupart des œuvres brillaient tels des feux de cheminée elfiques. Je ne me posais pas la question du prix de ces œuvres. De même que l’exposition de collectionneurs à la Fondation Louis Vuitton.
Apparemment, ce monsieur n’avait pas un bon caractère. Comment de telles magnificences pouvaient être réalisées par ce personnage? C’est quelqu’un qui m’a confié cela, je n’ai réalisé aucune lecture sur Turner.
J’ai l’impression que l’élément eau est important pour lui. Au sortir de cette exposition, mon âme était assouvie comme après un bon petit repas accompagné de vin rouge. Je me pris dans un fast-food hype une salade avec œufs et compagnie. Mais un snack ça m’ira.
F.
Je me souviens, c’était un mercredi et qui dit mercredi dit journée taxi. Les enfants sont casés aux activités et moi je suis planté là… En face une bibliothèque. J’y pénètre sans vraiment chercher. Je me dirige alors à mon rayon préféré: les thrillers. Prône alors sur un présentoir un livre dont le titre est interrogateur: Le purgatoire des innocents. La quatrième de couverture donne une envie irrépressible de commencer de suite, ce que je fis. Une page, deux pages, dix pages… ça y est je suis en immersion. Tellement que j’en oublie les enfants. Ouf… aussitôt récupéré, je me replonge dedans, dans cet univers de polar noir, très noir. Si sombre, mais si enivrant, faisant oublier ce qui m’entoure.
Comment u auteur a bien pu écrire un truc pareil. La peur, le danger, le dégoût, la folie des personnages, toutes les émotions y passent. J’en ai limite des tremblements et des suées, mon cœur s’accélère. Une personne normalement constituée s’arrêterait pour faire une pause dans cette lecture complètement cinglée, mais moi je continue, il faut savoir finir. On peut me parler, danser autour de moi, crier…je suis dans ma bulle. J’arrive à la fin à bout de souffle, je transpire avec les personnages, j’ai peur. Et puis là cette fin tellement sombre et tragique qui me laissera songeuse et perplexe pendant des semaines entières. Mais loin d’être le dernier d’une longue série, il m’aura fait découvrir Karine Giebel, devenue une de mes auteures préférées, maître du polar noir.
C.
Je me souviens c’était un jour d’été en Espagne, il faisait beau sur la Costa Dorada à Gandia. J’avais entendu parler en bien de la Famille bélier, notamment par ma mère. Le DVD se trouvait là, c’était l’occasion de le visionner avec mon oncle. C’est l’histoire d’une famille dont les parents sont sourds, d’emblée cela ne m’a pas laissé indifférent. Qui plus est ils ont une jeune fille entendante.
Une jeune femme qui se découvre un intérêt pour le chant au sein de la chorale de son école, un intérêt qui va s’avérer être un talent nourri et poussé par son professeur de chant. Je me souviens avec quelle véhémence son professeur la motive afin qu’elle persévère. C’est un moment du film à la fois fort et touchant. Eh oui cette chanteuse en herbe prise entre ses responsabilités familiales, en effet elle a le rôle de traductrice au sein de l’entreprise familiale, un rôle essentiel pour cette famille d’agriculteur, mais néanmoins prise par sa passion pour la musique et le chant ce qu’elle a du mal à dissimuler, ce qui est d’ailleurs source de conflit et de tensions dans le cercle familial. Un conflit intérieur et une tension qui dans un premier lui font perdre pied, j’ai senti qu’elle met cette surcharge émotionnelle sublimant la musique.
Ce rôle qu’elle tient avec beaucoup de sensibilité, de simplicité et d’élégance, cette partition presque parfaite entre larme et joie. Cette joie et les larmes dans les yeux m’emmèneront jusqu’au spectacle de fin d’année de l’école et cette chanson interprétée avec beaucoup d’authenticité, s’intitulant «Je vole», n’est ni plus ni moins que son histoire sous le regard bienveillant de ses parents présents dans le public qui resteront pour toujours ces premiers fans.
G.