De la gare de Juvisy à l’Ancre…
Un jour indifférencié, presque morose. De la vitre embuée du train se distingue le quai de la gare de Juvisy, où s’entasse une myriade de gens qui s’agitent comme des fourmis. Le sol est maculé de tâches variées, malgré les efforts certains des personnels d’entretien ; mais pas le temps de s’attarder dans ce décor frénétique de personnages hauts en couleur qui embarquent en tout sens.
Les portes des wagons se referment quand le signal de départ retentit. Enfin une courte pause avant qu’un autre train débarque. En quittant le devant de la gare, l’air est humide et transporte une odeur d’urine. Le regard se dirige instinctivement vers le bistrot d’en face, justement nommé « Les 2 gares ». En ces temps covidiens sa grille est fermée, mais on suppose aisément qu’en temps normal il serait bien achalandé vu son emplacement. Quelques pas plus loin se situent la rue Georges Sand. Une impression de déjà vu nous saisi tant cette rue à sens unique semble banale avec ses voitures garées et ses trottoirs parsemés ça et là d’encombrants en attente d’être ramassés par la municipalité.
N.
Juvisy…cette ville urbaine, grise et polluante où se croisent Rer C et D et où les gens courent en permanence pour attraper leur train. Et puis, là au détour d’une petite rue, notre curiosité nous pousse à aller voir se qu’il se passe derrière un portillon vert. Qui aurait pensé que derrière lui se cache une grande maison en meulière des années 1900 où semble-t-il les chats ont élu domicile. Notre curiosité toujours aussi grande fait que nous voulons en savoir plus. À gauche, une parcelle de terre presque abandonnée. Seuls de vieux rosiers semblent y trouver leur compte parmi les mauvaises herbes. Deux pas plus loin, trois marches nous permettent d’accéder à cette belle demeure qu’elle devait être. Une vieille porte en bois et sa marquise nous invitent à y entrer en secret.
À peine la porte ouverte, une odeur âcre est piquante envahie nos narines dans espace surchauffé. Ces fameux chats semblent aussi avoir élu leur domicile à l’intérieur. Nous résistons à cette odeur irritante et vomissante dès 10h. Là une grande pièce avec une longue table traversante, des chaises roses où sont assises des personnes qui boivent du thé et café pour se réchauffer, se réveiller où trouver simplement un moment convivial. On comprend assez rapidement par le mobilier standard et banal qui nous entoure, que nous sommes dans une structure de soins où les soignants ont essayé de rendre ce lieu le plus accueillant et chaleureux possible de par les fresques ou guirlandes accrochées aux murs. Ces mêmes soignants qui se mêlent aux patients où chacun raconte des anecdotes, des souvenirs, mais aussi des soucis et des craintes.
C.
Je prends la rue Georges Sand, c’est une belle rue, il y a plein de maisons, après je sonne au portail de l’hôpital de jour. Il est grand le portail, quand j’arrive il y a plein de chats et c’est un bel endroit et quand on est devant la porte c’est joli et bien décoré. —– Il fait froid à l’extérieur, quand j’ouvre la porte je suis bien accueillie par les chats et les soignants. Il fait chaud à l’intérieur, il y a un joli sapin bien décoré quand c’est Noël et les autres saisons c’est aussi joli. Quand j’arrive à 9h45 je bois mon café avec les autres patients et on parle de tout et de rien, on rigole et on se met à travailler à 10h.
S.
Le jour se lève, je me réveille sous le soleil. Cela m’est agréable. Une douce mélodie m’envahit. Mais d’où vient ce son ? Ce sont les percussions qui résonnent dans ma tête. Bref, je m’habille et pars à l’Hdj, un endroit très accueillant où la bienveillance est de taille. Il y a des chats très attachants aussi, sans penser à la merde laissée près des toilettes de Petit chou.
A.
Après avoir traversé la gare de Juvisy, je passe le portillon ; sur la droite se trouve la rue Jean Argelies, pas loin du CMP ; devant la rue Danton que j’approche en ralentissant mon pas, ainsi que les battements de mon coeur, car même si me rendre à l’HDJ est devenu quelque chose de naturel pour moi, ce n’est pas sans une légère appréhension que je passe le portillon.
J’entre donc dans la pièce d’accueil, le plafond est assez haut, la pièce est claire. Au fond se trouve la cuisine où l’on est invité à préparer les boissons chaudes : thé, café ou chocolats selon les goûts. C’est l’occasion de s’attabler pour partager un moment convivial, prendre des nouvelles de chacun avant de démarrer l’activité du jour.
G.
Un jour indifférencié, presque morose. De la vitre embuée du train se distingue le quai de la gare de Juvisy, où s’entasse une myriade de gens qui s’agitent comme des fourmis. Le sol est maculé de tâches variées, malgré les efforts certains des personnels d’entretien ; mais pas le temps de s’attarder dans ce décor frénétique de personnages hauts en couleur qui embarquent en tout sens.
Les portes des wagons se referment quand le signal de départ retentit. Enfin une courte pause avant qu’un autre train débarque. En quittant le devant de la gare, l’air est humide et transporte une odeur d’urine.
Le regard se dirige instinctivement vers le bistrot d’en face, justement nommé « Les 2 gares ». En ces temps covidiens sa grille est fermée, mais on suppose aisément qu’en temps normal il serait bien achalandé vu son emplacement. Quelques pas plus loin se situent la rue Georges Sand. Une impression de déjà vu nous saisi tant cette rue à sens unique semble banale avec ses voitures garées et ses trottoirs parsemés ça et là d’encombrants en attente d’être ramassés par la municipalité.
En dehors de la structure
Vous avez enfin trouvé pourtant ce n’était pas loin. Un muret surmonté d’une clôture en fer forgé. Ce ne sont ni les taches de rouille ni les pointes acérées qui manquent. Et pourtant… ici, presque pas de fantômes, juste quelques soignants.
La porte grince et le groom résiste, mais promis l’accueil sera chaleureux. La friche du jardin et les pavés de la cour nous accompagnent sur 5 mètres vers les quelques marches de l’entrée. Vous n’êtes pas en fauteuil ? Tant mieux ! La vieille bâtisse en meulière saura alors vous ouvrir ses portes malgré le gazon emplissant ses gouttières et ses volets claquants !
Vous voilà sur le seuil. La porte vitrée vous laisse entrevoir la suite. Ouf ! au moins ça à l’air chauffé et convivial : un peu plus et vous rebroussiez le chemin jusque-là gare de Juvisy tout juste à 150 mètres. Au moins, ça, c’est pratique.
L’accueil café
Tout va bien, vous êtes à l’heure et la porte s’ouvre, cette fois-ci sans résistance. Accueillante, elle annonce même votre entrée au son du carillon qu’elle supporte.
Droit devant, encore une quinzaine de marches à escalader. Ici, la varappe, c’est pour accéder au soin médiatisé. De la Grimpo-thérapie dirons-nous.
À cet instant, en plus des murs légèrement défraîchis et du tic-tac des horloges, ce sont les échanges du groupe autour du café qui vous retiennent. Une place vide vous attend d’ailleurs. Progressivement vous atterrissez ici et maintenant, une tasse à la main, à cette table donnant sur le jardin.
B.
Dans la rue avant l’hôpital il y a des épiceries et quelques restaurants. Il y a de quoi de manger pour le midi, je trouve que c’est bien pour ceux qui travaillent à côté. À chaque fois je confonds l’hôpital avec les maisons voisines. Quand j’arrive à l’hôpital pas besoin de sonner, la porte est toujours ouverte donc je passe la porte et puis j’ouvre la grande porte. De suite je vois des gens avec moi, je ne m’attarde pas à dire «Bonjour».
H.