Cette véranda est lumineuse et le fond de l’air est frais. Relevant le contraste de température qui règne entre les pièces de la structure de soins, Nathalie fait sien un fauteuil pour y trouver rapidement un ancrage. Accueillante elle m’incite à prendre place à mon tour. Dans cette présentation souveraine, le discours sera clair, précis et exigeant, à 52 ans, Nathalie revient sur son parcours de vie comme on rentre de l’école, par un chemin mille fois emprunté, mais qui d’une hésitation à l’autre en dit un peu plus sur la métamorphose des possibles.
Enfant, l’a-t-elle été ? Oui, mais non, en tout cas comme personne l’entend-on et non sans laisser entrevoir une pointe de fierté. Des loisirs, assez peu, mais le travail c’est la vie ! Fédérateur de l’enfance à l’avenir, nous suivons le fil de l’eau agitée çà et là par le chaos de la vie. D’abord la pâtisserie par passion puis les chiffres à la Sofres, dans l’un comme dans l’autre Nathalie fait tout au gramme près, à s’en brûler les ailes.
Depuis 1 an c’est l’arrêt de travail, mais le travail continu, le travail pour l’avenir contre la dépendance, le travail sur soi. Le temps est long et le chemin sinueux, mais Nathalie est sûre d’une chose, le lien à l’autre est important pour elle. Le doute lui aussi est un compagnon de voyage. Sur son cheminement, sur ce qui a changé parfois, sur ses ressources qu’elle possède pourtant avec force. Elle se définira aussi par ce qui n’est pas dit, les loisirs, la famille, le reste, l’à-côté du soin, tout un univers à réinventer et ça a déjà commencé par le travail, un bénévolat au service des autres, mais aux bénéfices multiples, un renversement de la situation.
N.
Cette véranda est lumineuse et le fond de l’air est frais. Relevant le contraste de température qui règne entre les pièces de la structure de soins, Nathalie fait sien un fauteuil pour y trouver rapidement un ancrage. Accueillante elle m’incite à prendre place à mon tour. Dans cette présentation souveraine, le discours sera clair, précis et exigeant, à 52 ans, Nathalie revient sur son parcours de vie comme on rentre de l’école, par un chemin mille fois emprunté, mais qui d’une hésitation à l’autre en dit un peu plus sur la métamorphose des possibles.
Enfant, l’a-t-elle été ? Oui, mais non, en tout cas comme personne l’entend-on et non sans laisser entrevoir une pointe de fierté. Des loisirs, assez peu, mais le travail c’est la vie ! Fédérateur de l’enfance à l’avenir, nous suivons le fil de l’eau agitée çà et là par le chaos de la vie. D’abord la pâtisserie par passion puis les chiffres à la Sofres, dans l’un comme dans l’autre Nathalie fait tout au gramme près, à s’en brûler les ailes.
Ambre est une jeune femme de 28 ans vivant dans un foyer de réinsertion à Sainte-Geneviève ; ce foyer lui apporte une certaine tranquillité et également une autotomie, sans parler de la concentration comme elle aime à le dire, une concentration dans des ateliers que propose le foyer. Comme l’atelier de remédiation cognitive ; ou encore l’atelier Jus de mots proposés à l’hôpital de jour de Juvisy-sur-Orge, où elle a des activités qu’elle fait avec plaisir, et qui la sortent de son quotidien ; et comme elle aime à le dire, cela lui apporte plus d’autonomie, eh oui !
Ambre, cette jeune de 28 ans, aux allures parfois fragiles, qui ne dit n’avoir ni qualité ni défauts ,est sur tous les fronts, afin d’aborder au mieux une formation d’employé d’accueil administratif où elle pourra s’épanouir et devenir une future maman.
A.
Hanaé est une jeune femme de 21 ans, aimant la boxe et les sports de combat. D’ailleurs dans 10 ans, elle se voit «forte», «boxeuse ou coach de boxe». Elle dort parfois avec sa mère, car ils n’ont qu’un 3 pièces pour 3 personnes avec son frère. «On est tranquille, et j’ai plusieurs demi-frères et demi-sœurs». Elle est restée de 2009 à 2010 en Guadeloupe et dit à propos de ses souvenirs, on n’est pas restés là-bas parce que «c’était le bordel en Guadeloupe».
Sur une île déserte, elle emporterait sa mère, un ballon de foot et des gants de boxe. À propos de son état mental, elle dit «bah aujourd’hui ça va, heu..On va dire que ça va. Le moral est bon». Hanaé n’a pas de métier en tête. «Timide… un peu» notera-t-elle par rapport au début de l’interview.
H.
Gilles est l’un des nombreux patients se présentant régulièrement à l’HDJ de Juvisy-sur-Orge, une structure extra hospitalière de l’hôpital BD. À 46 ans, il a peu travaillé dans sa vie. Bien qu’il se considère comme quelqu’un d’espiègle et de très casanier dans la vie, Gilles a su y trouver un certain épanouissement au sein des différentes activités proposées, différents objectifs, de l’autonomisation et une orientation progressive sur l’extérieur. À titre d’exemple, l’écoute musicale est l’une des activités auquel il participe . Elle s’est imposée d’elle-même à Gilles , grand fan des années 80, du new age et du rock. Là-bas, il a pu trouver un endroit et des moments « sympathiques et de partage » lui permettant de découvrir d’autres styles de musique tout en lui permettant de se remettre en question sur lui même. En effet, bien que la musique soit un élément vital pour lui, car « ancrée dans son quotidien », il s’est rendu compte progressivement que d’autres radios pouvaient également « lui faire du bien permettant à la fois de se nourrir intellectuellement et ainsi ne pas se cantonner à des choses plus légères comme la musique ». Certes, la musique rythme en partie son quotidien, mais il n’en oublie pas son rêve de voyage, pour autant qu’il aimerait réaliser en Afrique subsaharienne. S’imprégner des différentes cultures de ces pays tout en profitant de la nature qui l’entoure, tel est son souhait. En attendant ce rêve, Gilles sait savourer pleinement l’été par la chaleur des tropiques espagnols et la belle côte de la Costa Dorada durant les deux mois d’été. Si nous pouvions résumer en quelques mots , Gilles est un exemple parmi tous les patients, de la réussite de ces structures hospitalières permettant de maintenir le lien entre l’hôpital et le domicile.
G.
C’est une femme de 37 ans en couple, mère de 3 enfants. Native de Paris, venant d’Évry. Son enfance se passe au sein d’une famille monoparentale, son père étant absent. Une enfance, comme elle le dit, « atypique et pas toujours heureuse où se vêtir et manger, c’est déjà pas mal ». Elle est arrivée à l’hôpital de jour de Juvisy il y a tout juste un an, où elle s’est très vite affirmée en tant qu’infirmière. C’est un rayon de soleil antillais qui se prénomme Noëlle. Elle a d’abord vogué dans les courants intensifs du soin, en intrahospitalier, avant de s’orienter vers l’hôpital de jour où elle navigue dans des eaux plus tempérées. Cette tempérance qui coule naturellement d’elle apaise nos tourments, favorisant une perspective plus sereine comme une plage de sable fin balayée par un vent très sage, s’écoulant dans un océan de générosité où elle sait faire émerger nos propres ressources, quand nous nous sentons submergés par nos difficultés. Elle prend la parole avec des mots presque parfaits, écoute, entend, bonifie notre univers parfois orageux ou gris, elle y met de la couleur bleu azur pour un meilleur horizon.
N.